« Notre taux d’absentéisme n’était pas plus élevé qu’ailleurs », nuance d’emblée Katleen Nackers, directrice des soins aux résidents. « Malgré un recours accru aux appareils de levage, nous avons constaté une augmentation des cas de blessures. Or, il s’est avéré que celles-ci n’étaient pas toujours la seule raison du congé de maladie. Souvent, elles se combinaient à d’autres facteurs comme la charge de travail et le stress. Beaucoup de collaborateurs se sentaient moins bien dans leur peau. »
Le groupe de travail qui s’est emparé du problème a dressé l’inventaire des facteurs susceptibles d’expliquer la hausse de l’absentéisme. Il s’est d’abord focalisé sur les aspects liés au travail, mais très vite, d’autres causes importantes sont apparues. « Nous avons remarqué d’importantes différences d’une équipe à l’autre. Il y avait un lien avec l’ambiance au sein de l’équipe, l’implication des collaborateurs mais aussi leur condition physique », explique Katleen Nackers.
Outre une série d’adaptations organisationnelles, comme un droit de regard accru dans l’aménagement du temps de travail, il a dès lors été décidé de travailler autour de la santé et du bien-être. Une vie saine et stable sur le plan social, assortie d’un bon équilibre entre le travail et les loisirs, est en effet de nature à renforcer la résilience. Beaucoup de collaborateurs ont admis qu’ils ne prenaient pas le temps de faire du sport, qu’ils grignotaient trop et qu’ils ne cuisinaient pas toujours sainement. Trente pour cent du personnel était même en surpoids.
« Au niveau de la direction, nous avons fait en sorte de proposer une offre saine. Il a été convenu avec Sodexo de mettre chaque jour un repas sain et équilibré au menu, de proposer de l’eau aromatisée dans les départements, en remplacement des sodas, et de compléter les distributeurs avec des en-cas sains tels que des fruits et des yaourts. Par ailleurs, nous organisons chaque semaine des cours de zumba et des ateliers pour apprendre à cuisiner des repas sains. Au début de l’année, une session de Weight Watchers a même été lancée dans notre centre : un groupe de 25 personnes ont suivi un parcours de 13 semaines avec des réunions régulières », détaille Katleen Nackers.
Il est encore trop tôt pour évaluer les résultats et les effets éventuels sur l’absentéisme. Les premières actions n’ont débuté qu’en novembre 2018, mais elles ont d’ores et déjà été couronnées de succès.
« Je m’aventure peut-être, mais j’ai quand même l’impression que l’absentéisme gris a diminué. Je tiens à souligner que toutes ces initiatives doivent être soutenues par un membre du personnel qualifié. Nous devons faire attention à tous les aspects du bien-être de nos collaborateurs », conclut Katleen Nackers.